Moments d'Histoire

Temps de lecture : 13 minutes

Le procès de Jeanne d'Arc

Article rédigé par Maxime GUENET, étudiant en droit et passionné d’histoire. Maxime est également co-auteur d’une série de 10 podcasts sur 10 rois de France que nous avons réalisée.

L’histoire de France n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de « long fleuve tranquille ». Si notre cher hexagone est un vieux pays, il a de ce fait été témoin de très nombreux évènements. Des évènements glorieux certes, mais aussi des moments douloureux, voire dramatiques. Nous sommes à la fin du Moyen-Âge, au début du XVème siècle, en 1412 vraisemblablement, quand naît une petite fille du nom de Jeanne d’Arc au sein d’un petit village de Lorraine. À travers cette femme, c’est toute la France qui trouvera à s’illustrer, dans une dimension glorieuse, mais aussi dans une fin dramatique.

La figure de Jeanne d’Arc est connue de tous : ses exploits à Orléans, sa relation avec Dieu, les voix qui la guidèrent et la poussèrent à remettre le dauphin sur le trône de France. Tous ces pans de la vie de Jeanne d’Arc ont souvent été relatés, mais une question reste souvent en retrait : celle de son procès. La majeure partie des gens savent que Jeanne fut brûlée sur le bûcher comme hérétique, ou comme « sorcière » pour les plus superstitieux. La réalité des faits ainsi que le contexte justifient de manière quelque peu différente les raisons de cette mise à mort. Entre enjeux politiques, esprit de revanche des anglais et le rôle clé d’un dénommé Cauchon, plongeons ensemble à travers le procès et la condamnation de la Pucelle d’Orléans. Allez, c’est parti !

Jeanne dArc
Jeanne d'Arc, huile sur toile de John Everett Millais, 1865

La guerre de Cent Ans et Jeanne d'Arc

Si l’histoire qui entoure Jeanne d’Arc a tant intéressé les historiens, c’est notamment en raison du contexte politique et diplomatique de la fin du XIVème et du début du XVème siècle. De 1337 à 1453, les royaumes de France et d’Angleterre livreront la fameuse Guerre de Cent Ans. Cette guerre, bien qu’entrecoupée par de nombreuses trêves et de nombreux compromis, opposera la dynastie des Plantagenêts à celle des CapétiensValois. En bref, les deux plus importantes familles d’Europe de cette époque se livrent une guerre sur tous les fronts. À cette époque toutefois, la guerre se déroule pour l’essentiel sur le territoire français, notamment en raison des possessions anglaises dans le sud de la France. Le cas de l’Aquitaine à cette époque en est la parfaite illustration.

Le royaume de France était jadis morcelé, à tel point que l’influence anglaise rivalisait avec celle du Roy de France. Forts de leurs appuis stratégiques et de leurs alliés comme les Bourguignons, les rois d’Angleterre ne vont avoir de cesse de vouloir renverser la monarchie française. Ils s’essaieront à le faire par la force au travers de différentes batailles, mais c’est en réalité une réunion de circonstances bien particulières qui viendront leur livrer le royaume de France quasiment sur un plateau. En effet, en 1420, la situation est proche de donner une victoire totale aux forces anglaises. Le roi de France à cette époque est le roi Charles VI dit « le Fol »… et à juste titre. Ici, un peu de généalogie s’impose : le roi a plusieurs enfants, mais ici deux en particulier nous intéressent : Catherine de France et le futur Roy de France Charles VII

Charles VII
Charles VII

La première est donnée en mariage au roi d’Angleterre Henri V en 1415. Ils auront ensemble un fils, le futur roi d’Angleterre Henri VI. Mais Henri V est au courant des troubles internes du royaume de France en raison des accès de folie de Charles VI. Son instabilité permanente avait permis à différents personnages importants du royaume de prendre une importance considérable. Les ducs de Bourgogne et ceux d’Orléans n’eurent alors de cesse de se quereller pour approcher le pouvoir.

Retrouvez l’épisode de À travers l’Histoire sur Charles VII !

La bataille d'Azincourt : le point de bascule

Tous ces évènements menèrent à la fragilisation du royaume et à la malheureuse bataille d’Azincourt en 1415. Malheureuse côté français, mais éclatante côté anglais : sur les 10 000 hommes français, 6000 perdront la vie tandis que seulement 600 anglais périront sur les 9 000 engagés. Cinq ans plus tard, par le traité de Troyes, Charles VI accepta de faire d’Henri V d’Angleterre son successeur légitime, déshéritant par la même son fils, le dauphin, et donna de surcroit sa fille Catherine en mariage à Henri. Toutefois, Henri V mourut avant son homologue français ! Son fils, qui n’était alors qu’un enfant, fut alors couronné Roy de France et d’Angleterre. Mais le dauphin Charles, le fils déshérité ne l’entendait pas de cette oreille et allait également prétendre au trône. Il invoquera comme raison principale que l’incapacité mentale de son père l’avait empêché de comprendre l’étendu des conséquences portées par le Traité de Troyes. Commence alors une bataille autant politique que stratégique entre les partisans anglais, et les fidèles au dauphin. Et là, s’illustrera notre personnage central : Jeanne d’Arc.

Bataille d'Azincourt
Bataille d'Azincourt

L'ascension de Jeanne d'Arc

Naissance et émergence de Jeanne d'Arc

On l’a donc expliqué, l’épopée de Charles VII sera indissociable de celle de Jeanne d’Arc. Cette jeune femme d’origine modeste se révèlera étonnamment être l’outil rêvé pour le futur roi de France. Tout d’abord, elle avait été élevée dans un environnement qui la conduisait de facto à être dévouée au dauphin de France. Née en 1412 à Domrémy, Jeanne n’a que 13 ans quand son village va servir d’avant-poste aux forces armées fidèles au roi de France, dans la lutte intestine face aux Anglais. Les historiens s’accordent pour dire que cette enfance passée à côtoyer les combats entre les deux groupes d’opposition, n’a pu que renforcer le sentiment patriotique de cette jeune fille. Ce n’est toutefois qu’en 1429 que Jeanne prendra contact directement avec le futur Charles VII, dans le but de lui délivrer un message : Dieu lui avait confié la tâche d’épauler le dauphin dans la lutte contre les Anglais, et de le mettre sur le trône du Royaume de France. Mais fallait-il encore illustrer clairement, que cette jeune fille était une envoyée de Dieu, et qu’elle œuvrait réellement pour le retour de l’ordre dans le Royaume et pour les intérêts du dauphin.

La siège d'Orléans

C’est alors que Jeanne arrive à Orléans, le 29 avril 1429, vêtue d’une armure de guerre, chose totalement inédite pour une femme à cette époque, dans le but de libérer la ville des Anglais. À cet instant l’histoire est déjà belle, mais les Anglais ne comptent pas libérer cette position qu’ils savent centrale dans la lutte contre les fidèles du Dauphin. Quand Jeanne arrive sur place, les troupes sont démoralisées et pensent que ce siège est vain. Mais le 7 mai de la même année, Jeanne rallie pour une dernière fois toutes les troupes françaises et les exhorte à la suivre. Au même moment, les portes de la ville cèdent et Jeanne entre la première à cheval, avec sa bannière du Christ et emporte avec elle les hommes encore un instant auparavant, abattus. La tactique de la guerrière qui consistait à atteindre les tourelles de la ville, pour priver les Anglais d’un fort appuis stratégique, a fonctionné. S’en suit une reprise éclaire de la ville. Le miracle a eu lieu : Orléans avait été en état de siège pendant 7 mois. Il avait fallu 4 jours à la désormais dénommée « Pucelle d’Orléans », pour la libérer. Ce succès est vital pour le royaume : là ou tout semblait perdu, l’espoir renait soudainement. Et il s’incarne dans cette jeune femme, qui dit être l’envoyée de Dieu. Orléans avait été son test, la victoire était sa récompense. Mais le principal objectif de Jeanne restait inachevé : le roi de France n’avait toujours pas été couronné à Reims, conformément à la tradition capétienne.

Jeanne d'Arc à Orléans
Jeanne d'Arc délivre Orléans, peinture de Jules Lenepveu, 1886

Il semblait cependant que les vents avaient tourné : le Dauphin rassembla tous les hommes qu’il puit trouver, et avec Jeanne à ses côtés, il balaya les possessions anglaises dans le nord-est du pays pour parvenir à Reims Le 16 juillet 1429. Le lendemain de son arrivée, il était couronné en la cathédrale de Reims comme Roy des Français. Si l’appel de Jeanne d’Arc à cesser les combats dans le pays fut bel et bien lancé, les Bourguignons (entre autres), refusèrent de prêter allégeance au nouveau Roy Charles VII, et restèrent fidèles à la couronne d’Angleterre.

La capture et le procès de Jeanne d'Arc

La capture de Jeanne d'Arc

La fin de Jeanne arrivera toutefois bien vite. Paris reste aux mains des Bourguignons, et il est absolument nécessaire, dans un objectif de réunification, que la capitale revienne aux mains du Roy. Mais la reprise de Paris sera un échec pour Jeanne. Blessée durant l’assaut, elle tombera peu à peu en disgrâce aux yeux du nouveau Roy, dont le but principal vient d’être atteint. La fougue belliqueuse de Jeanne deviendra même gênante pour lui et ses courtisans, et il s’en éloignera dès la fin 1429. En 1430 suite à la rupture de la trêve qui avait été décidée après la bataille de Paris, Jeanne décide, sans l’aval du Roy, d’aller défendre Compiègne qui était attaquée par le Duc de Bourgogne. Cette tentative se révèlera le dernier acte des excursions guerrières de Jeanne. Submergée par le nombre, elle sera faite prisonnière le 23 mai 1430, et par la suite vendue directement aux Anglais pour 10 000 livres. Sa capture donnait alors à ses adversaires une arme politique puissante pour discréditer le nouveau Roy : s’il parvenait à diaboliser cette figure indissociable de celle de Charles VII, ce dernier perdrait un immense soutien populaire.

Les débuts du procès de Jeanne d'Arc

Débute alors le procès de Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans. Là vient s’ajouter un personnage central : l’évêque Pierre Cauchon, allié fidèle des Anglais. Elle sera conduite à Rouen, lieu où elle sera jugée. Il faut noter que le procès de Jeanne d’Arc est très minutieusement documenté par les théologiens et les universitaires qui y prendront part. Le procès est long : il dure du 21 février au 23 mai 1431. Il se découpera en deux phases distinctes, à peu près égales en temps. Une première phase ou Jeanne se défendra particulièrement bien contre les accusations qui lui seront adressées. Sur les accusations justement, la principale est celle d’hérésie. Cette accusation porte évidemment une coloration politique comme le souligne l’historienne Claude Gauvard dans son œuvre Jeanne d’Arc : héroïne diffamée et martyr, Gallimard, 2022. En faisant cette accusation, les Anglais portent directement atteinte à la légitimité du Roy de France, qui serait donc monté sur le trône grâce à l’aide d’une sorcière hérétique ! Mais Jeanne est maligne et n’aura de cesse de répéter que Charles VII est « le Roy le plus pieux sur Terre ».

Plusieurs accusations accompagnent la principale, celle en hérésie. On lui reproche de porter des habits d’hommes, de s’affranchir des codes imposés par l’Église et au total plus de 70 chefs d’accusation seront mis en avant. L’évêque Pierre Cauchon dit vouloir « un beau procès » : il veut que ce procès soit celui qui marquera la chute du Roy de France. La première étape est donc que la procédure soit parfaite : une phase préparatoire qui comprend l’assemblage d’éléments de preuves et d’informations sur la vie de Jeanne d’Arc, et une phase dite « ordinaire » ou Jeanne répond de ses chefs d’accusation, seule. La phase préparatoire dénote parfaitement du fonctionnement juridique de la fin du Moyen-Âge. Il est d’usage d’enquêter sur la réputation dont jouit l’accusé. Pour cela, les enquêteurs se rendent bien souvent dans les lieux ayant été fréquentés par l’intéressé. Des témoignages sont recueillis auprès des proches, de la famille et des gens ayant entretenu toute forme de relation avec l’individu en question. Il n’est pas fait exception de cette procédure avec le cas de Jeanne d’Arc.

Mais malheureusement pour ses bourreaux, Jeanne dispose d’une fama, c’est-à-dire d’une réputation, tout à fait saine. Elle est décrite comme une jeune fille pieuse, ayant effectué tous ses sacrements et aidant ses parents. Mais le plus important, c’est qu’il est témoigné d’une telle attitude depuis sa plus tendre enfance. Et là encore l’importance d’une telle information dans les procès moyenâgeux est primordiale. La société de ces temps se base bien souvent sur l’ensemble de la vie d’un individu afin de déterminer sa culpabilité lors d’un procès et pour cause : une vie entière marquée par un comportement déviant justifierait le passage à un acte criminel. Au contraire, une vie exemplaire contraste trop fortement avec un comportement « anormal » à un moment donné. Bien souvent au Moyen-Âge un procès est arrêté si l’accusé dispose d’une bonne réputation. Mais dans le cas de Jeanne, sa vie exemplaire ne lui servira pas.

Procès de Jeanne d'Arc
Le long et douloureux procès de Jeanne d'Arc

Il faudra donc s’intéresser directement aux faits qui sont reprochés à Jeanne lors de son procès plutôt qu’à sa personne en particulier. La torture est envisagée un temps à l’encontre de Jeanne afin de la faire avouer ses crimes directement, mais il n’en sera finalement rien, les jurés et les conseillers n’ayant pas voté cette solution. En vérité, cette décision est peut-être encore pire pour Jeanne : ses bourreaux savent qu’ils peuvent la condamner à mort, sans recourir à cette solution. Le procès est bel et bien un procès d’inquisition, dirigé par Cauchon, entouré de conseillers à qui on demande simplement de voter certaines mesures comme l’usage de la torture par exemple. Concernant ces conseillers, ils sont plus d’une centaine tout au long du procès, principalement des universitaires. Cette centaine de conseillers sera par ailleurs largement soutenue, notamment sur le versant financier, par la couronne d’Angleterre.

L’opposition entre Cauchon et Jeanne sera farouche lors des échanges durant le procès, témoignant tantôt de l’habilité de Jeanne à se défendre, tantôt de l’usage des rouages religieux, cléricaux et juridiques de Cauchon. Un passage mérite d’être cité : quand un des conseillers demande à Jeanne si elle estime être dans la grâce de Dieu, cette dernière répond : « Si je n’y suis pas, Dieu m’y mette. Si j’y suis Dieu m’y maintienne. Je serais la plus dolente du monde entier si je savais n’être pas dans la grâce de Dieu ». Par cette réponse, Jeanne témoigne d’une large connaissance des prières de son temps, car cette réponse fait directement écho à une prière bien connue de cette époque : la prière du Prône.

La condamnation puis la mort de Jeanne d'Arc

Bien malheureusement, le procès de Jeanne d’Arc est en réalité une machine à broyer. La prison fait souffrir Jeanne, ses conditions de détention sont relativement dures. Ses déclarations lors des échanges avec Cauchon deviennent plus floues, parfois même contradictoires. Elle avance aussi que certaines voix lui disent qu’elle va être libérée, et que les jurés finiront par connaître de grandes souffrances. Jeanne tombe malade durant son séjour en prison, notamment car elle ne supporte pas l’enfermement, à l’image de tous les individus au Moyen-Âge. La psychanalyse du procès, et la pression induite par Cauchon comme à faire effet : Jeanne va ressentir le besoin de se confesser devant l’assemblée qu’on l’oblige à fréquenter tous les jours.

Elle finira pas avouer que les Saints et Saintes de Dieu qu’elle voit en vision ont des corps, qu’elle a pu les toucher, les sentir, et leur faire la référence. Mais cette révélation marquera pour Cauchon, la victoire tant attendue : Jeanne se dénonce comme étant coupable d’idolâtrie. Il faut comprendre qu’à cette époque, les fidèles ne doivent pas révéler de détails précis sur d’éventuelles visions au risque de donner l’idée que le Diable aurait lui-même révélé des détails que les Hommes ne devraient pas connaître de leur vivant ! Le tribunal déclare finalement Jeanne relapse, et la condamne au bûcher. Jeanne meurt le 30 mai 1431 dans d’atroces souffrances, les instances l’ayant fait condamner souhaitant éviter tout développement d’un culte autour d’une figure morte en martyre.

Conclusion

La vie de Jeanne d’Arc est une vie marquée par le sacrifice et la dévotion envers le royaume de France. Cette jeune femme modeste s’illustrera en tant que chef guerrier, tant par sa volonté de mener à bien les troupes restées fidèles au Dauphin, que par sa piété qui marquera ceux qui la suivirent. Son action transformera la dynamique de cette lutte contre les Anglais, associés aux Bourguignons dans le cadre de la Guerre de Cents Ans. Une fois que Rouen sera reprise aux Anglais, le Roy Charles VII fera son possible pour faire casser le jugement ayant fait condamner Jeanne au bûcher. Son souvenir est peu à peu restauré dans la mémoire collective nationale, et en 1920, elle est officiellement canonisée par le pape Benoit XV. Elle sera par la même déclarée la Sainte Patronne secondaire de la France, juste derrière la Vierge Marie.

Statue Jeanne d'Arc
Statue de Jeanne d'Arc, réalisée par Paul Dubois et située à Paris

Le procès de Jeanne d'Arc : moments forts

1337 : Début de la guerre de Cent Ans entre les Plantagenêts et les Valois.
1412 : Naissance de Jeanne d’Arc en Lorraine
1415 : Bataille d’Azincourt et défaite cinglante pour les Français de Charles VI le Fol.
1429 : Jeanne d’Arc rencontre le futur roi de France Charles VII.
29 avril 1429 : Jeanne d’Arc arrive à Orléans.
8 mai 1429 : La ville d’Orléans est reprise aux Anglais après des mois de siège.
17 juillet 1429 : Charles VII est sacré à Reims avec l’aide de Jeanne d’Arc.
23 mai 1430 : Jeanne est capturée à Compiègne par des Bourguignons, alliés des Anglais.
21 février-23 mai 1431 : Procès de Jeanne d’Arc.
30 mai 1431 : Mort de Jeanne d’Arc.

Le procès de Jeanne d'Arc : l'essentiel

  • Jeanne d’Arc naît dans le sulfureux contexte de la guerre de Cent Ans, qui oppose les royaumes de France et d’Angleterre.
  • Jeanne d’Arc naît en 1412, période à laquelle les Anglais ont l’avantage.
  • En 1415, la bataille d’Azincourt assoit un peu plus la domination anglaise.
  • En 1420, le traité de Troyes surgit comme une véritable catastrophe pour le royaume de France, puisque Charles VI le Fol fait de son homologue anglais son successeur légitime, et non son fils, futur Charles VII.
  • À ce moment-là, le royaume est proche de basculer aux mains des Anglais.
  • Mais le dauphin Charles, le fils déshérité ne l’entendait pas de cette oreille et allait également prétendre au trône.
  • C’est dans ce chaos que Jeanne d’Arc va intervenir. Ce n’est toutefois qu’en 1429 que Jeanne prendra contact directement avec le futur Charles VII, dans le but de lui délivrer un message : Dieu lui avait confié la tâche d’épauler le dauphin dans la lutte contre les Anglais, et de le mettre sur le trône du Royaume de France.
  • Accompagnée par des troupes royales, Jeanne délivre Orléans des Anglais le 8 mai 1429, après des mois de siège sur la ville. Ce succès est vital pour le royaume : là ou tout semblait perdu, l’espoir renaît soudainement.
  • S’ensuit alors une reconquête du royaume, aux côtés du Roy de France, fraîchement couronné à Reims le 17 juillet 1429.
  • La fin de Jeanne arrivera toutefois bien vite. Elle est capturée à Compiègne le 22 mai 1430 par des Bourguignons, alliés aux Anglais. Elle est vendue directement aux Anglais pour 10 000 livres. Sa capture donnait alors à ses adversaires une arme politique puissante pour discréditer le nouveau Roy : s’il parvenait à diaboliser cette figure indissociable de celle de Charles VII, ce dernier perdrait un immense soutien populaire.
  • Le 21 février 1431 débute le procès de Jeanne d’Arc. Au départ, elle se défend particulièrement bien face à tous ses chefs d’accusation.
  • Jeanne d’Arc est notamment opposée au puissant évêque Pierre Cauchon, allié aux Anglais. L’opposition entre Cauchon et Jeanne sera farouche lors des échanges durant le procès, témoignant tantôt de l’habilité de Jeanne à se défendre, tantôt de l’usage des rouages religieux, cléricaux et juridiques de Cauchon.
  • Bien malheureusement, le procès est en réalité une machine à broyer. La prison fait souffrir Jeanne, ses conditions de détention sont relativement dures. Ses déclarations lors des échanges avec Cauchon deviennent plus floues, parfois même contradictoires.
  • Jeanne finira par s’user et elle sera condamnée à mort
  • Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive sur le bûcher, à Rouen.

Pour en savoir plus sur le procès de Jeanne d'Arc :

  • Gauvard, Gauvard, Jeanne d’Arc : héroïne diffamée et martyr, Gallimard, 2022.
  • Toureille, Valérie, Jeanne d’Arc, Perrin, 2020
  • Gallo, Max, Jeanne d’Arc, jeune fille de France brûlée vive, Pocket, 2014
  • Trémolite de Villiers, Jacques, Jeanne d’Arc, le procès de Rouen, Tempus Perrin, 2017
  • Duby, Georges et Duby, Andrée, Les procès de Jeanne d’Arc, Folio Histoire, 1995
  • Jeanne d’Arc, (2022), dans Wikipédia
  • Le procès de Jeanne d’Arc, (2012), Ministère de la Justice
  • Jeanne d’Arc, récit d’un procès truqué, National Geographic

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