La bataille des Ardennes : l'ultime erreur d'Hitler
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Sixième et dernier article de notre dossier sur les erreurs stratégiques commises par Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Sommaire
ToggleLa bataille des Ardennes : un coup de poker raté d’Hitler
À la fin de l’année 1944, la guerre semble quasiment gagnée pour les Alliés. Les généraux allemands et une bonne partie des soldats l’ont déjà compris. Malgré tout, Hitler ne recule pas et ordonne à ses hommes de tenir bon, coûte que coûte.En septembre 1944, le führer prévoit une dernière offensive, celle de la dernière chance, dans les Ardennes Belges. L’objectif est de percer le front ouest et rejoindre Anvers, port par lequel transitent la ravitaillement britannique depuis sa libération. Hitler veut renouveler les événements de Dunkerque et la victoire de 1940. Avant même l’opération, Hitler joue de sa ruse. Il rappelle de sa retraite le général Von Rundstedt pour piloter l’opération. Le choix de Von Rundstedt n’est pas anodin : ce grand général allemand est connu pour être un expert de la défense. Cette manœuvre laisserait ainsi croire aux Alliés que ce vieil homme serait là pour sécuriser les frontières.
Il n’en est rien. Les Alliés sont loin de se douter de ce que les Allemands préparent. L’offensive est lancée le 16 décembre 1944 au matin. Au départ, l’effet de surprise sur les Alliés est total. Il faut dire que les Ardennes belges étaient occupées par des soldats américains en repos. Pour Hitler, l’offensive commence idéalement. Seulement, cette joie sera de courte durée. À peine 6 jours après le début de l’offensive, les faiblesses surgissent. Hitler a lancé une attaque sur les Ardennes belges à l’emporte pièce, comme le coup de la dernière chance, mais a négligé beaucoup de facteurs. La météo, d’abord, est catastrophique. L’hiver est très rugueux, les températures avoisinent parfois -20 degrés. À cela s’ajoutent les tombées de neige incessantes entrecoupées par des pluies torrentielles.
Hitler a cru bon d’emprunter les mêmes routes qu’en 1940. Seulement, la majeure partie des ces routes ont été condamnées et fermées par les Alliés.
Rapidement, le terrain devient impraticable et l’armée allemande est contrainte de s’arrêter. Les chars ne peuvent plus avancer, les hommes souffrent. De gigantesques embouteillages se forment. Hitler a cru bon d’emprunter les mêmes routes qu’en 1940. Seulement, la majeure partie des ces routes ont été condamnées et fermées par les Alliés. En plus de cela, les Allemands viennent à manquer de munitions et de carburant. Hitler avait encore une fois minimisé l’usure de son armée et de ses hommes, après des années de combats intenses et terriblement éprouvants. À ce moment-là de la guerre, les rangs allemands comptent un grand nombre de jeunes soldats mobilisés après le début de la guerre. Ils sont bien souvent inexpérimentés, terrorisés et mal équipés. La plupart de ces soldats savent que la guerre est perdue et ne se font plus aucune illusion. Impuissants face aux pulsions du führer, ils deviennent de la chair à canon au service des ordres complètement fous d’Adolf Hitler.
Le bilan de la bataille des Ardennes ou la dernière folie d’Hitler
Hitler n’avait rien d’un grand stratège militaire. Bien au contraire, il était un adepte des coups de poker, des paris risqués.
Le 26 décembre 1944, les conditions météorologiques permettent enfin à l’aviation alliée de décoller. Les Allemands perdent tout espoir de remporter la bataille. Les avions anglo-américains ravagent les positions allemandes et ciblent prioritairement les camions de ravitaillement, faisant émerger des immenses traînées de fumée noire dans le ciel. Les Allemands sont contraints de reculer en abandonnant leur matériel et ce qui leur restait pour faire la guerre. Finalement, la bataille s’achève le 31 janvier 1945. Du point de vue territorial, la bataille est grossièrement neutre, les Allemands ayant été repoussés jusqu’à leur position de départ.
En revanche, des points de vue humain et matériel, c’est un désastre. Entre 80 000 et 100 000 soldats y ont trouvé la mort. La folie d’Hitler a davantage décimé son armée et précipité son pays vers la défaite. Il faut noter également que cette bataille inutile a permis aux Soviétiques, pendant ce temps, d’avancer de près de 500 km. Surtout que, pour le peuple allemand, l’URSS semblait être un ennemi plus légitime que les Américains au repos en Belgique. Encore une fois, Hitler n’en a fait qu’à sa tête. Il a agi sur un accès de folie, tentant un énième coup de poker, au détriment de son armée, de son peuple et de son pays.
Adolf Hitler : un grand stratège ?
Hitler n’avait rien d’un grand stratège militaire. Bien au contraire, il était un adepte des coups de poker, des paris risqués. Cette folie l’a poussé à commettre de grandes erreurs stratégiques, au grand bonheur des Alliés. Au sein de l’état-major allemand, les décisions d’Hitler étaient loin de faire l’unanimité. De nombreux généraux ont dû mettre à exécution des stratégies qu’ils trouvaient absurdes voire complètement insensées. Sur le champ de bataille, les soldats ont bien souvent été utilisés comme de la chair à canon, sans aucune considération. Finalement, les erreurs commises par Adolf Hitler lui ont coûté la guerre, mais ont surtout coûté la vie de millions de soldats et civils allemands.
Pour en savoir plus sur la bataille des Ardennes :
- Piketty, Guillaume, La bataille des Ardennes, Tallandier, 2014
- Beevor, Anthony, Ardennes 1944, la va-tout de Hitler, Le Livre de Poche, 2017
- Collin-Delavaud, Claude, Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler, Economica, 2007
- La bataille des Ardennes, (2023), dans Wikipédia
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