Moments d'Histoire

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La bataille d’Angleterre : la mauvaise stratégie d’Hitler

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Deuxième article de notre dossier sur les erreurs stratégiques commises par Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Après le traumatisme de l’évacuation de Dunkerque, tout repose désormais sur l’Angleterre, seule nation encore plus ou moins capable d’affronter le rouleau compresseur allemand. Face aux troupes du Reich, Churchill fait montre de toute sa détermination à poursuivre le combat, coûte que coûte. Churchill le sait, il n’a guère d’autre choix. Lors de son premier discours à la Chambre des Communes le 13 mai 1940, il prononce cette célèbre phrase : « I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat », soit en français « Je n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur ».

Débute alors la bataille d’Angleterre, qui oppose une armée de l’air britannique diminuée à une Luftwaffe sur-déterminée et bien équipée. Dirigée par l’ancien pilote Hermann Goering, l’aviation allemande doit détruire des zones britanniques stratégiques en vue d’une invasion ultérieure. En face, la Royal Air Force manque de moyens, tant humains que matériels. Les avions sont moins nombreux et les pilotes commencent à manquer. L’aide des pilotes polonais, tchécoslovaques ou encore des pays du Commonwealth a largement permis à l’aviation britannique de survivre.

"Je n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur"

Les bombardements de Londres et l’ascension de Churchill

Comme à Dunkerque, il semble que l’Allemagne ait encore le dessus et que rien ne puisse l’arrêter. Les Allemands ciblent des lieux hautement stratégiques pour les Anglais, comme des aérodromes ou des usines. Seulement, un événement va changer le cours de la bataille. En août 1940, des bombardiers allemands lâchent, par erreur, des bombes dans la banlieue de Londres. Churchill réagit de façon immédiate. Sans hésitation, il fait bombarder Berlin le 24 août. On ne sait pas vraiment si le bombardement est véritablement le fruit d’une erreur. Même s’il y a fort à parier qu’Hitler ne se serait pas privé de bombarder Londres, il est quasi certain que ce n’était pas son premier objectif. Dans son quartier général, Hitler laisse éclater toute sa rage. Sous l’emprise de ses émotions, le führer va prendre une très mauvaise décision.

Hitler change de cible et ordonne à son aviation de bombarder les grandes villes britanniques. Londres devient la cible prioritaire. Certes, humainement, le coup porté est très fort. En revanche, stratégiquement, c’est une erreur cruciale. En épargnant les usines et les aérodromes britanniques, Hitler permet à la Royal Air Force de se reconstruire. Au sein de la Royal Air Force, le soulagement est total. La production repart à plein régime. Des avions sortent des usines à la chaîne. Très rapidement, la RAF retrouve une aviation d’élite, prête à combattre, menée par ses avions phares : les spitfires. Dans le même temps, les bombardements renforcent la solidarité des civils et leur ralliement derrière le gouvernement de Churchill. Hitler vient de commettre une erreur stratégique, psychologique et militaire.

Seulement, un événement va changer le cours de la bataille. En août 1940, des bombardiers allemands lâchent, par erreur, des bombes dans la banlieue de Londres.

Spitfire
Les spifires, les chasseurs hors pair de l'aviation britannique

L’échec de la bataille d’Angleterre pour Hitler

Dans les airs, la RAF reprend le dessus et engendre de nombreuses pertes au sein de la Luftwaffe. Goering est impuissant face à son aviation qui se décime au fil des heures. Surtout, la RAF parvient à renouveler ses avions et ses pilotes grâce à une organisation très efficace. Si un pilote saute en parachute de son avion en flammes et retombe sur le sol anglais, il est immédiatement reconduit à l’aérodrome le plus proche pour remonter dans un avion de chasse et reprendre le combat. La force de renouvellement de l’aviation britannique finit par épuiser la Luftwaffe. Pour l’Allemagne, l’échec est cuisant. Hitler vient d’essuyer son premier revers. Le führer laisse cette campagne mourir d’elle-même sans admettre l’échec. Se rendant toutefois compte qu’elle ne menait à rien, Hitler tourne alors son regard vers une autre zone de l’Europe : l’URSS.

Pour en savoir plus sur la bataille d'Angleterre :

  • Hillary, Richard, Le dernier ennemi, Tallandier, 2021
  • Collin-Delavaud, Claude, Les sept erreurs stratégiques fatales de Hitler, Economica, 2007
  • La bataille d’Angleterre, (2022), dans Wikipédia

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