Moments d'Histoire

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Le débarquement de Normandie : l’erreur fatale d’Hitler

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Cinquième article de notre dossier sur les erreurs stratégiques commises par Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale.

En 1944, Hitler est en position de faiblesse. L’Allemagne n’avance plus, elle subit et tente de maintenir ses positions, qui commencent à se réduire. Après avoir débarqué en Afrique du Nord en novembre 1942, en Italie en juillet 1943, les Alliés prévoient de débarquer en France, pour libérer le pays et rejoindre Berlin au plus vite. Ce sera le 6 juin 1944.En parallèle de la préparation au débarquement, les Alliés mettent sur pied l’opération Fortitude, qui consiste à faire croire aux Allemands qu’ils débarqueront dans le Nord-Pas-De-Calais.

Des bombardements fictifs, des leurres, des chars et des embarcations gonflables sur les côtes anglaises en face de Calais, tout est bon pour tromper les Allemands. Les généraux d’Hitler sont assez sceptiques et restent prudents. Hitler, lui, a pleinement mordu à l’hameçon. Le führer décide de concentrer la plupart de ses divisions de panzers dans le Nord-Pas-De-Calais, en prévision d’un débarquement allié. Erreur monumentale. La suite n’en sera que plus dramatique.

Débarquement de Normandie
Débarquement de Normandie

D-Day : pendant qu’Hitler dort, les Alliés débarquent en Normandie

Seulement, Hitler dort, faute de s’être couché à 4h du matin dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Bien entendu, il ne faut le réveiller sous aucun prétexte.

Le 6 juin 1944, au petit matin, les Alliés débarquent en Normandie. Des vagues d’assaut se succèdent à une vitesse impressionnante. Les généraux allemands tentent de réagir au plus vite. Ils demandent à ce que les divisions blindées allemandes soient envoyées en Normandie le plus vite possible. Pour cela, ils doivent obtenir l’aval d’Hitler, qui, lui seul, peut en donner l’ordre. Seulement, Hitler dort, faute de s’être couché à 4h du matin dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Bien entendu, il ne faut le réveiller sous aucun prétexte. Alors, pendant qu’Hitler dort, les Alliés progressent et gagnent du terrain en Normandie. Des têtes de pont s’établissent et les Alliés commencent à se rendre maîtres de quelques places fortes. Avec des divisions de panzers opérationnelles, que les Alliés redoutaient, le débarquement aurait été nettement plus dur, sans doute aurait-il échoué… En France, il y avait 10 divisions de panzers au moment du débarquement, dont une seule en Normandie.

Pire encore, lorsque Hitler se réveille, il persiste à croire que le débarquement en Normandie est un leurre et que les Alliés prévoient un vrai débarquement dans le Nord-Pas-De-Calais. Il ne fait toujours pas bouger ses divisions de panzers. Ce n’est que dans l’après-midi qu’Hitler réagit, mais c’est déjà trop tard. De plus, les divisions de blindés qui sont envoyées en Normandie doivent passer par Sens et Montargis, car les ponts sur la Seine ont été détruits par les Alliés. Les renforts ne servent presque à rien. Si Hitler s’était levé et qu’il avait écouté ses généraux, le sort du débarquement et de la guerre auraient été bien différents… Hitler, dans une énième crise d’entêtement, a poussé ses hommes vers la défaite. Bien plus que ses hommes, il a très certainement scellé le destin de son pays, pour lequel une victoire relève quasiment de l’impossible.

La folie autodestructrice d’Hitler

Le débarquement va faire émerger, ou simplement renforcer, un profond sentiment de haine à l’égard du führer et ce, à tous les échelons. Les Allemands ont bien compris qu’ils ne gagneraient pas la guerre sous les ordres d’Hitler, qui, pour beaucoup, semble avoir succombé à sa folie. En juillet 1944, peu de temps après le débarquement, Churchill et les services secrets britanniques échafaudent un plan pour assassiner Hitler : parachuter deux hommes dans sa résidence du Berghof, en Bavière. L’un était un britannique parlant couramment allemand, l’autre un tireur d’élite.

Le but était de tuer Hitler pendant sa promenade matinale, qu’il faisait sans réelle protection. Seulement, au dernier moment, Churchill fait machine arrière et annule l’opération. Finalement, et si Hitler était leur meilleur allié ? Fallait-il tuer le dirigeant d’un pays au risque de provoquer un sursaut national ? Ou bien fallait-il laisser Hitler mener l’Allemagne à sa perte ? Churchill avait sans doute vu juste. Le pari a été bon. Moins d’un an après le débarquement de Normandie, l’Allemagne capitule.

Pour en savoir plus sur le débarquement de Normandie :

  • Gautier, Léon, Mon débarquement, City Editions, 2023
  • Wieviorka, Olivier, Histoire du débarquement de Normandie, Points, 2017
  • Le débarquement de Normandie, (2022), dans Wikipédia

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