Moments d'Histoire

Temps de lecture : 13 minutes

Petite histoire du gangster Al Capone

Après la Première Guerre mondiale et le traumatisme qu’elle laisse derrière elle, l’Europe et les Etats-Unis connaissent une période de prospérité, marquée par un retour de la vie. Une vie économique, politique ou encore culturelle qui avait été quelque peu mise entre parenthèses par les exigences de la guerre. À Paris, les cabarets rouvrent leurs portes et accueillent des artistes du monde entier pour faire vivre la capitale. Aux Etats-Unis, la prospérité économique ruisselle dans tous les secteurs. La consommation de masse se développe, le monde boursier attire de plus en plus et la culture, entre cinéma et blues, anime tout un pays.

Cependant, ces années, que l’on appelle les « roaring twenties » ou « années folles », sont aussi les années de l’excès. Les années 20 riment avec prospérité, certes, mais aussi avec gangstérisme et trafic, qui se déploient durant la période de la Prohibition. De nombreux réseaux criminels et de célèbres gangsters émergent au sein des États-Unis de l’entre deux guerres. Grâce à d’habiles manoeuvres, entre corruption et passage sous silence, certains bâtissent de véritables empires qui génèrent des dizaines de millions de dollars. Al Capone est évidemment la meilleure expression de ce phénomène. Il connaît un essor fulgurant, jusqu’à étendre son pouvoir et influence sur toute la ville de Chicago. Alors, plongeons nous dans le gangstérisme des années folles qui gagnèrent les États-Unis et dans l’histoire d’Al Capone pendant la Prohibition.

Photo d'Al Capone
Al Capone

Retrouvez l’épisode du podcast À travers l’Histoire sur Al Capone !

Les gangsters des années 20 ne naissent pas de nulle part. Le contexte général de l’époque a été un terreau fertile pour le développement de réseaux criminels, prémices de ce qu’on appellera la mafia. C’est la période dite de la Prohibition, autrement dit, l’interdiction de l’alcool dans tout le pays. En janvier 1919, le XVIIIe amendement de la constitution américaine est ratifié. Il interdit la fabrication, la vente, l’importation, l’exportation et la consommation de boissons alcoolisées au sein du pays. C’est le seul amendement de la constitution américaine à avoir été abrogé. Mais alors, pourquoi interdire l’alcool ? Remontons un peu le temps.

Interdire la consommation d’alcool n’est pas un phénomène nouveau aux États-Unis. Déjà à la moitié du XIXe siècle, l’État du Maine avait tenté de limiter la vente de boissons alcoolisées. Mais nous pouvons encore remonter plus loin. Les premières réflexions philosophiques et théologiques autour de l’alcool sont nées au moment même de l’indépendance des États-Unis. Cette mouvance est partie de pasteurs, qui estimaient que l’alcool nuisait à la moralité des Hommes. Se répand alors l’idée que la consommation excessive d’alcool est honteuse.

Certains n’hésitent pas à rejeter les maux de la société sur le dos de l’ivresse. Rapidement, ces pasteurs ont été rejoints par des femmes, qui liaient alcoolisme et violences conjugales. C’est ainsi que sont nées les Ligues de tempérance. La première aurait été fondée en 1789 par plusieurs dizaines de fermiers du Connecticut. Ils étaient tous convaincus que la consommation d’alcool était mauvaise pour la santé physique et psychologique, et donc pour le bon fonctionnement du pays. S’ensuit alors la création d’autres ligues dans tout le pays. La cause est prise très au sérieux. 

Au XIXe siècle, plusieurs Etats, suivant le Maine, commencent à interdire la consommation d’alcool. Se dessine alors deux Amériques, celle des États « secs » (dry states) et celle des États « humides » (wet states). La deuxième moitié du XIXe siècle voit ces mouvements de tempérance monter au créneau. Des manifestations sont organisées dans différents lieux liés à la consommation d’alcool, comme les bars, pour bloquer les hommes qui veulent « s’adonner au vice ». Un peu plus tard, en 1919, le Volstead Act entérine le XVIIIe amendement qui interdit la vente et la consommation d’alcool. Commence alors une chasse à l’alcool dans tout le pays. Les forces de police sont sommées de détruire des brasseries et des distilleries, en usant de la force si nécessaire. Mais évidemment, tout ce qui est interdit donne lieu à du trafic, de la contrebande et au développement d’un marché noir. C’est alors que des groupes criminels, menés par des hommes charismatiques, vont créer un véritable marché parallèle, faisant fortune grâce à la Prohibition.

Manifestation anti-Prohibition
Manifestation anti-Prohibition

La mafia : une organisation diversifiée et puissante

La Prohibition fait émerger de grands criminels

C’est dans ce contexte général que se développent le trafic et la contrebande d’alcool dans tout le pays. C’est tout un système parallèle qui se déploie, fondé sur la corruption et la violence. Durant l’entre-deux-guerres, le taux d’assassinat connaît une explosion sans précédent. Ce système, c’est la mafia. La mafia américaine est largement influencée par la mafia italienne et son fonctionnement. D’ailleurs, quelques grands gangsters américains ont des origines italiennes. Al Capone, par exemple, est né de parents Napolitains. Cela s’explique en grande partie par la politique anti-mafia de Benito Mussolini dans les années 20, qui pousse les réseaux criminels à s’exporter, de l’autre côté Atlantique.

Dans plusieurs grandes villes américaines, des groupes criminels se structurent autour de quelques grandes personnalités qui font régner le crime. Dans la Nouvelle-Orléans, des membres de la mafia sicilienne, en particulier du gang de la Cosa Nostra, s’installent et y font régner un climat de terreur. Il faut noter, que la Nouvelle-Orléans a accueilli au cours des XIXe et XXe siècle des vagues d’immigrants venues d’Europe. Au sein de la ville, les peuples des différentes origines s’étaient regroupés entre eux, sans trop se mélanger, créant xénophobie et intolérance. Lorsque les Siciliens arrivent dans les années 20, ils ne sont pas très bien accueillis par les franco-anglais, déjà bien implantés. D’où le climat d’insécurité qui règne. À Chicago, c’est le gang de l’Outfit d’Al Capone qui contrôle la ville. À New York, c’est la période des cinq familles, autrement dit, cinq grandes familles de la mafia new-yorkaise, dont est issu un certain Lucky Luciano.

Comment fonctionne la mafia ?

L’organisation est hiérarchique et pyramidale. Elle suit une logique très stricte dans laquelle chacun a son rôle et son statut à respecter sous peine d’être, au mieux excommunié, au pire exécuté. Tous les membres d’un système mafieux sont appelés « affranchis » et sont dits intouchables. Autrement dit, si l’un d’eux est victime d’une attaque, alors l’assaillant subira des représailles à la hauteur de son acte. C’est un peu la loi du talion. En haut de la pyramide, on trouve le bien connu parrain, qui est en quelque sorte le chef de famille. À ses côtés se trouve celui qu’on appelle le consigliere, un conseiller qui le seconde. Cette hiérarchie ruisselle jusqu’en bas de la pyramide en suivant une logique stricte. Tout en bas, on trouve les associés, qui ne sont pas des membres du groupe à part entière, mais travaillent avec celui-ci.

Les groupes criminels parviennent à croître et à prospérer grâce une logistique hors pair et par une habile politique relationnelle impliquant une myriade d’acteurs. La corruption des pouvoirs publics est le principal biais par lequel les mafieux font vivre leur trafic. Ils n’hésitent pas à verser de généreux pots-de-vin aux autorités policières locales, qui ferment les yeux sur le passage des marchandises illégales et les exactions. Aux frontières, la logique est la même et elle permet aux contrebandiers d’importer des cargaisons d’alcool du Canada ou encore des Caraïbes. Ils font également venir du champagne français en le faisant transiter par Saint-Pierre-et-Miquelon.

Les mafieux diversifient également leurs sources de revenus illégaux, par le développement d’activités très rentables. Ils réalisent d’énormes bénéfices dans le monde du jeu, à Las Vegas par exemple. La prostitution ou encore la drogue constituent des sources importantes de revenus. En résulte la constitution de véritables empires, dont les revenus sont colossaux. À la fin des années 20, le chiffre d’affaires du gang d’Al Capone dépasse les 100 millions de dollars.

Pour blanchir l’argent provenant du trafic d’alcool, les criminels investissent le marché public faisant des placements intelligents et parfois très juteux. Dans l’immobilier, cette tendance est très développée. Par exemple, Al Capone a beaucoup investi dans l’immobilier, faisant par la même fructifier son patrimoine. En parallèle, les gangsters opèrent une politique habile qui consiste à se rendre quasi indispensables dans la vie des habitants. Dans les années 30, lorsque la crise boursière puis économique fera sombrer de nombreux américains dans l’enfer du chômage, Al Capone ouvrira une soupe populaire à Chicago, pour donner à manger à des milliers de chômeurs. Une manoeuvre habile, qui redore un tant soit peu son image et étend son pouvoir.

Biographie d'Al Capone

  • 17 janvier 1899 : naissance d’Al Capone à Brooklyn, dans l’État de New-York.
  • 1913 : Al Capone quitte l’école après avoir frappé un camarade classe au cours d’une rixe. Il côtoie alors le monde des gangs et rencontre le célèbre Johnny Torrio, numéro 2 du Five Points gang.
  • Capone enchaîne les petits boulots, jusqu’à devenir garde du corps du puissant Frankie Yale, membre du gang de Torrio. Dans un bar appartenant à Yale, Al Capone se dispute avec un client et se fait entailler la joue. C’est ainsi qu’Al Capone est surnommé Scarface.
  • 1918 : Capone se marie à une jeune irlandaise et prend un chemin de vie plus stable.
  • 1920 : le père d’Al Capone meurt et le jeune gangster retournera dans le crime organisé pour un aller sans retour. 
  • Al Capone rejoint alors Johnny Torrio à Chicago et intègre son organisation, l’Outfit.
  • 1925 : Torrio est blessé lors d’une fusillade et décide de prendre sa retraite en Italie. Capone prend la tête du gang. Il va devenir un des barons de la contrebande durant la Prohibition.
  • Al Capone va bâtir un véritable empire à Chicago, devenant véritablement le maître de la ville.
  • Il contrôle plus de 150 bars clandestins, une vingtaine de maisons de passe et engrange des bénéfices qui atteignent des dizaines de millions d’euros
  • Al Capone répand son influence par d’habiles manoeuvres de corruption et d’intimidation, qui le rendent quasi impossible à inculper.
  • 14 février 1929 : Capone fait massacrer des membres du gang rival de la ville de Chicago. Ce jour reste connu sous le nom de Massacre de la Saint-Valentin
  • Seulement, Al Capone va finir par se faire attraper par la justice.
  • 1931 : Capone est inculpé pour fraude fiscale et uniquement pour fraude fiscale…en dépit de ses centaines de vols, de meurtres et des millions brassés grâce à la contrebande.
  • Al Capone va ensuite enchaîner les prisons, dont Alcatraz. En 1939, il est libéré sous condition.
  • 21 janvier 1947 : Capone décède des suites d’une apoplexie.  

Al Capone ou l'homme qui dupa tout un pays

La jeunesse d'Al Capone pendant la Prohibition

Alphonse Capone, plus communément appelé Al Capone, est certainement le gangster le plus connu des années 20. Il a marqué la ville de Chicago d’une empreinte indélébile et a bâti un véritable empire. Retraçons son parcours.

Al Capone est issu de parents napolitains, partis rejoindre les États-Unis pour une vie meilleure. Il naît en 1899 à Brooklyn, dans l’État de New York. Très tôt, il se confronte au petit banditisme et fréquente des bandes de quartier. Il se lie notamment avec un homme, le célèbre Johnny Torrio, à la tête du Five Points Gang. Torrio finira par prendre Capone sous son aile. Il travaille ensuite dans un bar, tenu par Frankie Yale. C’est dans ce bar qu’Al Capone va se faire sa célèbre cicatrice. Au cours d’une dispute, il se fait entailler la joue, lui valant ainsi le surnom bien célèbre de « Scarface ». Mais Al Capone est encore loin d’écrire sa légende. Au contraire, il a failli plonger dans l’anonymat. En 1918, à 19 ans, il épouse une jeune irlandaise, Mae Coughlin. Il décide de rentrer dans le droit chemin et d’entamer une carrière de comptable.

Cependant, la mort de son père à peine deux ans plus tard, le propulse dans le monde du crime organisé pour un aller sans retour. Johnny Torrio contacte Capone et lui propose de le rejoindre à Chicago et de l’intégrer dans son organisation, l’Outfit. Al Capone devient rapidement le bras droit de Torrio, faisant montre de qualités et de prédispositions remarquables. Il commence à étendre l’influence de l’organisation, en s’immisçant dans les élections de la ville de Cicero, en banlieue de Chicago, en 1924. L’année suivante, Torrio est blessé lors d’une fusillade et décide de prendre sa retraite en Italie. Capone est seul aux commandes de l’Outfit. Son règne sur Chicago peut commencer.

Al Capone : bête noire de la Prohibition

L’empire d’Al Capone commence à grandir de façon spectaculaire. Les revenus que son organisation tire de ses activités légales et illégales atteignent des sommes colossales. À Cicero, Capone contrôle plus de 150 bars clandestins et 22 maisons de passe. Au total, à son apogée, son empire enregistre un chiffre d’affaires d’environ 120 millions de dollars par an. Mais le crime ça coûte cher. Par exemple, les pots-de-vin versés aux autorités locales, aux juges et aux politiciens coûtent environ 30 millions de dollars par an. Mais cela n’empêche pas l’organisation de grandir, au point qu’Al Capone devient, dans les années 20, le patron de l’industrie du vice de Chicago. Surtout, il était dur de l’inculper car il soumettait des témoins au silence et s’arrangeait toujours pour ne pas être là où on le cherchait.

Couverture du time représentant Al Capone
Al Capone sur la couverture du Time

En 1929, l’Outfit contrôle l’ensemble de la ville de Chicago à l’exception des quartiers nords, sous la coupe du gang rival irlandais North Side. Capone a bien l’intention de s’en débarrasser en tuant son chef, Bugs Moran. Il monte un ingénieux stratagème pour le faire éliminer. Le 14 février à 10h30, des hommes de Capone déguisés en policiers ouvrent le feu au quartier général de Moran. Seulement ce dernier n’y est pas. Il avait pris la fuite plus tôt. Même si l’objectif final de ce plan n’a pas été atteint, Moran se retirera rapidement du monde criminel, laissant la ville entièrement aux mains de Capone. Ce jour du 14 février 1929 est connu sous le nom de « massacre de la Saint-Valentin ».

La fin d'Al Capone : la prison puis la mort

Même si l’empire d’Al Capone continue de grandir après cela, son image est profondément entachée par le massacre de la Saint-Valentin. Après celui-ci, la réputation du gang, qui jusque-là était plutôt bonne, commence à se ternir. La fin d’Al Capone n’est plus très loin. Eliot Ness, agent du FBI, va se lancer à la poursuite de Capone, avec la détermination indéfectible de le mettre sous scellés. Malgré tout, Ness et ses hommes ne parviennent pas à prouver la culpabilité du gangster dans des centaines de meurtres, dans le trafic d’alcool ou encore dans le racket. Al Capone a toujours une longueur d’avance. Ce n’est que le 24 octobre 1931 que le gangster est condamné pour fraude fiscale… Et uniquement pour ça. Il écope d’une peine de 17 années de prison. Celui qui a régné sur Chicago passe de prison en prison et finit dans la très célèbre prison d’Alcatraz. En 1939, il est libéré sous condition, mais sa santé ne lui permet pas de renouer avec le crime. Al Capone meurt le 21 janvier 1947 des suites d’une apoplexie.

Al Capone est mort, mais pas sa légende, qu’il continue d’écrire posthume. Le 21 avril 1986, il marque une dernière fois le monde de sa malice et de sa ruse. Ce jour-là, plus de 150 chaînes de télévision du monde entier retransmettent en direct l’ouverture de la chambre forte de son quartier général, dans la cave du Lexington Hotel de Chicago. Tout le monde s’attend à y trouver son magot, des vieilles bouteilles d’alcool voire même les squelettes de ses victimes. À l’ouverture, le monde est sidéré. Il n’y a rien, le vide. Al Capone vient d’adresser au monde un ultime pied-de-nez, après avoir profondément marqué les Etats-Unis de l’entre-deux-guerres.

Lexington Hotel à Chicago, QG d'Al Capone
Lexington Hotel à Chicago, quartier général d'Al Capone

Al Capone : les moments forts

1789 : Création de la première Ligue de tempérance par des fermiers du Connecticut.
1851 : L’État du Maine limite la consommation et la vente d’alcool.
1899 : Naissance d’Al Capone à Brooklyn.
1919 : Le Volstead Act entérine le XVIIIe amendement qui interdit l’alcool dans tout le pays. C’est le début de la période dite de la Prohibition.
1920 : Le père d’Al Capone décède et il intègre l’Outfit de Chicago, dirigée par Johnny Torrio.
1929 : Massacre de la Saint-Valentin, durant lequel des hommes du gang North Side sont sauvagement assassinés par des hommes de Capone, déguisés en policiers.
1931 : Al Capone est condamné à 17 ans de prison pour fraude fiscale.
1939 : Il est libéré sous condition.
1947 : Il meurt des suites d’une apoplexie.
1986 : Ouverture de la chambre forte du quartier général de Capone, retransmise par plus de 180 chaînes du monde entier.

Al Capone : l'essentiel

  • Après la Première Guerre mondiale, le monde occidental connaît une période de prospérité économique et de renouveau culturel. Aux États-Unis, les années 20, que l’on appelle « années folles » sont aussi les années de l’excès, boursier entre autres.
  • C’est aussi la période la Prohibition, qui interdit la vente et la consommation d’alcool dans l’ensemble du pays, pour répondre à des exigences morales.
  • Dans ce contexte, de grands réseaux criminels vont émerger et faire fortune grâce à la contrebande d’alcool. C’est la grande période du gangstérisme américain de l’entre-deux-guerres. 
  • La Prohibition commence en 1919, quand le Volstead Act entérine le XVIIIe amendement de la Constitution, interdisant la vente, l’importation, l’exportation et la consommation d’alcool.
  • Il n’y a rien de nouveau ici. Déjà à la moitié du XIXe siècle, l’État du Maine avait tenté de limiter la vente de boissons alcoolisées. Les premières réflexions philosophiques et théologiques autour de l’alcool sont nées au moment même de l’indépendance des États-Unis. Il s’agissait de purifier la moralité des Hommes, loin de l’ivresse et de l’image dégradante que renvoie un individu alcoolisé.
  • Le problème, c’est que l’interdiction génère automatiquement du trafic et de la contrebande. Rapidement, de grandes organisations criminelles se forment et commencent à gagner beaucoup d’argent grâce au trafic d’alcool.
  • C’est dans ce contexte que se développent les mafias et que quelques grands noms, comme Al Capone, émergent. Les groupes criminels commencent à bâtir de véritables empires, en diversifiant leurs revenus : les jeux, la drogue ou encore la prostitution sont autant de secteurs d’activités qui s’avèrent très rentables.
  • À Chicago se trouve le gangster le plus connu de l’entre-deux guerres : Alphonse Capone, chef de l’Outfit, qui règne sur la ville de l’Illinois.
    Al Capone naît en 1899, de parents napolitains, à Brooklyn dans l’État de New York. Adolescent, il se frotte au monde des gangs. Il rencontre Johnny Torrio, parrain de l’Outfit.
  • Après la mort de son père, Capone entre dans le monde du crime pour un aller sans retour. Il intègre l’organisation de Torrio dont il prend les rênes en 1925.
  • Rapidement, il bâtit un véritable empire : contrebande, bars à jeux, maisons de passe ou encore proxénétisme. Le chiffre d’affaires de son organisation avoisine les 120 millions de dollars par an, un chiffre colossal.
  • Capone use de la corruption, des passage sous silence et des assassinats pour développer son activité en toute tranquillité. À son apogée, il verse environ 30 millions de pots-de-vin par an à des policiers, des juges ou encore des politiciens.
  • Le 14 février 1929, Capone envoie quelques-uns de ses hommes assassiner le chef d’un gang rival. Même si le plan rate, la violence de l’événement raisonne dans tout le pays. Ce jour est connu sous le nom de « massacre de la Saint-Valentin ». Al Capone devient maître de tout Chicago.
  • Mais son image est profondément ternie par la violence du massacre. Des hommes commencent à essayer de mettre à genoux son empire et de mettre le gangster sous scellés. Mais il a toujours une longueur d’avance et les hommes du FBI sont incapables de prouver sa culpabilité dans des centaines de meurtres, dans le trafic d’alcool ou encore dans le racket.
  • Le 24 octobre 1931, Alphonse Capone est condamné à 17 ans de prison pour fraude fiscale. Il finit à la prison d’Alcatraz.
  • Le 21 janvier 1947, alors qu’il est chez lui dans sa résidence en Floride, il contracte une apoplexie et décède à l’hôpital.
  • Le 21 avril 1986, la chambre forte de son quartier général dans la cave du Lexington Hotel de Chicago est ouverte. Le monde entier a les yeux rivés sur ce que pourrait contenir le magot de Capone, des bouteilles d’alcool et pourquoi pas les cadavres de ses victimes. Pourtant, à l’ouverture, il n’y a rien.
  • Al Capone fut le gangster le plus célèbre des années 20 aux États-Unis. Il a donné du fil à retordre à la justice en ayant toujours une longueur d’avance, en témoigne l’ouverture de la chambre forte de son quartier général, ultime duperie du gangster.

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