Régence
La régence désigne une période durant laquelle le pouvoir royal est exercé par un régent, en lieu et place du souverain légitime, lorsqu’il est mineur, absent ou frappé d’incapacité à régner. Institution exceptionnelle, elle répond à la nécessité d’assurer la continuité de l’État monarchique en cas de vacance de l’autorité directe du roi. Les périodes de régence ne furent jamais réellement codifiées et elles s’accompagnaient bien souvent de tensions et de rivalités pour assurer le gouvernement du royaume. Il y avait là un réel enjeu de pouvoir… Les régences pouvaient être aussi bien exercées par la mère du jeune roi, par des proches parents ou encore par des conseillers politiques proches du pouvoir royal. Les cas ont été multiples, presque aussi nombreux que les périodes de régence.

Dans l’histoire de France, plusieurs régences ont profondément marqué la vie politique du royaume. L’une des plus marquantes est celle d’Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, assistée du cardinal Mazarin, entre 1643 et 1651. Proclamé roi à l’âge de cinq ans, Louis XIV ne peut exercer le pouvoir, et sa mère assure la régence à partir du lit de justice du 18 mai 1643. Cette période est marquée par les troubles de la Fronde, qui opposent la haute noblesse et le Parlement de Paris à l’autorité royale, fragilisée par la minorité du roi et les tensions fiscales. Cette expérience tumultueuse influencera durablement la conception absolutiste du pouvoir par Louis XIV, une fois majeur. Des périodes de régence, il en existe bien d’autres. Nous pourrions citer la régence de l’habile Blanche de Castille (1226–1234) pendant la minorité de son fils Louis IX. Nous pourrions aussi évoquer celle de Catherine de Médicis (1560–1563), mère de Charles IX, dans un contexte de tensions religieuses croissantes, à une époque où protestants et catholiques croisaient régulièrement le fer.
Bien que provisoires, les régences constituent souvent des moments de transition décisifs dans l’histoire monarchique, révélant les fragilités mais aussi la résilience des institutions royales. Certaines périodes de régence sont devenues aussi importantes que les périodes de règne associées.
Qui exerça la régence de Louis XIV ?
Comme nous l’avons dit, c’est sa mère, Anne d’Autriche, qui exerça la période de régence, en nom et place de son fils. Elle fut assistée par d’anciens conseillers de feu Louis XIII, comme le cardinal Jules Mazarin, qui joua également un rôle clef dans l’éducation du jeune Louis XIV.
Qui devient régent si le roi ne peut pas exercer le pouvoir ?
Le régent peut être n’importe qui. Bien souvent, c’est la mère du jeune roi qui tient les rênes du royaume. Si celle-ci n’est plus en vie, il peut s’agir d’un proche parent, comme un oncle, ou encore un conseiller du père du jeune roi. C’est justement pour cela qu’à de multiples reprises dans l’Histoire, les régences ont généré des périodes de tensions majeures. D’ailleurs, les régences ne sont pas propres au pouvoir royal. À toutes les échelles (duché, comté, provinces…), un régent peut tout à fait exercer le pouvoir temporairement, avec tout le lot de rivalités et de tensions que cela génère.
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