Anecdotes Moyen-Âge
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D’où vient le nom de l’oiseau le martin-pêcheur ?
Le nom du martin-pêcheur, oiseau au bec long et fin réputé pour chasser brillamment, trouve son origine il y a fort longtemps, à l’époque d’un certain Martin de Tours, plus connu sous le nom de Saint-Martin. Ce dernier est une figure emblématique de la chrétienté, mais surtout de l’histoire de France. Sa vie nous est essentiellement connue grâce à la Victa Sancti Martini, autrement dit la Vie de Saint Martin, écrite en 396-397 par Sulpice-Sévère, un des disciples de Martin. Vivant au IVe siècle, Martin de Tours est non seulement connu pour avoir diffusé la chrétienté dans une bonne partie de la Gaule mais aussi pour le véritable culte qui émane de sa personnalité et de sa vie. Les adeptes sont appelés les martiniens. Alors que la religion chrétienne est minoritaire voire interdite dans l’Empire romain, elle devient dès 380 la seule confession autorisée. Martin deviendra par la suite le saint-patron des dynasties mérovingiennes et carolingiennes, et de nombreuses villes en France, comme Tours. Il a même donné son nom à un oiseau ! Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, Martin explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l’évêque.
L’histoire du vase de Soissons
Lorsque l’on parle de l’anecdote du vase de Soissons, on fait évidemment référence à un évènement qui serait survenu après la bataille de Soissons, qui opposa Clovis, roi des Francs, à Syagrius, maître du domaine de Soissons, en 486. C’est sans doute l’une des anecdotes les plus célèbres de l’histoire franque et de la France du Moyen-Âge. Le récit des faits nous est présenté par Grégoire de Tours, chroniqueur du Vie siècle, ayant relaté une grande partie du règne de Clovis dans son oeuvre Histoire des Francs. Lors le bataille de Soissons, Clovis et ses hommes pillent des églises et d’autres édifices religieux. Des soldats ressortent de l’un d’entre eux avec un vase liturgique, qui selon Grégoire de Tours, était particulièrement beau. Un homme de Clovis décide de lui remettre le vase. Le roi franc invite l’homme à le suivre jusque’à Soissons, là où aura lieu le partage du butin de guerre. Clovis exige le vase en plus de sa part prévue à l’issue de la bataille. Tous les hommes du roi acceptent sans broncher. Sauf un. Un soldat se dresse devant Clovis, saisit sa hache et brise brutalement le vase en deux en criant : « Tu ne recevras que ce que le sort t’attribueras vraiment ». Clovis reste alors de marbre, faisant mine de ne pas relever cet acte. Mais plus tard dans l’année, au cours d’un rassemblement au Champ de Mars, Clovis passa en revue ses troupes et reconnaît le rebelle qui avait brisé le vase. Clovis prit alors ses armes et sa tenue, puis jeta tout son attirail au sol. Lorsque le soldat se baissa pour le ramasser, Clovis, sortit sa francisque et trancha la tête de celui qui avait osé s’opposer au grand roi des Francs. C’est ainsi qu’est née l’anecdote du vase de Soissons.
On ne sait pas vraiment si Marco Polo est allé en Chine…
Marco Polo est des explorateurs les plus connus de l’Histoire. Cette notoriété a été acquise en raison de ses récits de voyage à la cour de l’empereur Mongol au XIIIe siècle, connus sous le titre Le Devisement du monde. Certes, il n’est pas le premier à parcourir l’Asie, mais aucun n’a atteint un tel niveau de célébrité en Europe. Marco Polo d’origine vénitienne, révèle la Chine aux Européens, jusque là encore fort méconnue et assimilée à un monde lointain. Il va faire rêver ses lecteurs à travers les siècles, en particulier un certain Christophe Colomb. Pourtant, certains tendent à contester la véracité de ses propos et de son voyage. Ils pointent des incohérences dans le récit de Marco, qui, effectivement, sont étonnantes. Un auteur anglo-saxon, Frances Wood, a réuni tous les motifs de douter du voyage de Marco Polo dans un ouvrage publié en 1995 sous le titre : Did Marco Polo go to China ? L’auteur explique qu’il n’existe aucune archive à Venise ou ailleurs attestant du voyage de Marco en Chine. De plus, selon l’auteur anglo-saxon, Marco Polo a omis des éléments essentiels de la Chine, comme la Grande Muraille. Effectivement, c’est compliqué de passer à côté sans la voir. Et puis si Marco Polo est véritablement allé en Chine, qu’en est-il de ses propos ? Sont-ils vrais ? Certains vénitiens de l’époque ont douté de la véracité de ses propos, mais il est très difficile de les contester sachant que Marco Polo appartient aux débuts des explorations, il est donc une sorte de valeur référence sans trop de points de comparaison.